En ces temps particulièrement compliqués, certaines entreprises parviennent à nous mettre du baume au cœur en montrant qu’il est tout à fait possible d’allier business et social. C’est le cas de notre client, les Ateliers Jean Del’Cour, qui a su se réinventer en travaillant au conditionnement et à l’emballage des tests de dépistage pour le Covid-19 et à la découpe de masques en tissu.

Découvrez ici l'interview vidéo de son Directeur, Pierre-Philippe Grignard.

Petite description de cette ETA au grand cœur

Fondés en 1965, les Ateliers Jean Del’Cour comptent aujourd’hui 550 travailleurs, dont 85% se trouvent en situation de handicap. Cette ETA (Entreprise de Travail Adapté) est habituellement active dans divers grands domaines :

  • Le montage et démontage de câble.
  • La mécanique soudure.
  • Le conditionnement et l’emballage.
  • Les travaux et entretiens d’espaces verts

Avec la crise du Covid-19, il a donc fallu trouver de nouvelles alternatives. Lors d’une interview menée par Sophie Henrion et Nicolas Berny de Protime, M. Pierre-Philippe Grignard, directeur général des Ateliers, nous a dévoilé l’impact qu’une telle crise peut avoir sur une ETA et les aménagements mis en place pour la contrer.

La crise du Covid-19 et son impact sur les Ateliers

Comme de nombreuses entreprises belges, les Ateliers Jean Del’Cour n’ont pas été épargnés par la crise du Coronavirus. Obligée de travailler en volumes réduits, l’ETA est néanmoins parvenue à maintenir entre 40 et 50% de son activité, notamment avec l’emballage des tests de dépistage Covid-19. Mais travailler avec des personnes en situation de handicap implique évidemment d’autres problèmes, auxquels une entreprise traditionnelle n’est pas confrontée (ou du moins dans une moindre mesure) :

  • Si la question de la mobilité touche tout le monde, elle est d’autant plus compliquée pour une ETA qui, comme les Atelier Jean Del’Cour assure habituellement le transport de ses collaborateurs handicapés. Mais comment y parvenir lorsque le nombre de personnes admises dans un bus est fortement réduit ?
  • De plus, les Ateliers devaient également faire face à une autre réalité : leur équipe se compose d’un plus grand nombre de personnes à risque, ce qui implique forcément un sentiment plus important de crainte. Il était donc essentiel de les rassurer et de garantir leur sécurité au sein de l’entreprise.

Les aménagements mis en place

La culture d’entreprise des Ateliers Jean Del’Cour est très spontanée et naturelle. Leur structure, en effet, implique de connaître parfaitement et individuellement leurs collaborateurs. Dès le début, il y eut donc des discussions très ouvertes avec chacun d’eux pour déterminer qui souhaitait continuer à travailler et qui, au contraire, préférait s’abstenir. Trois statuts différents sont ressortis de ces discussions :

  • Les collaborateurs mis au chômage, principalement de manière volontaire ou parce qu’ils sont des personnes à risque.
  • Les collaborateurs volontaires pour venir sur le site et continuer la production.
  • Les collaborateurs en télétravail, catégorie composée des employés et des cadres.

Si les Ateliers n’étaient pas habitués au télétravail, ce qui est bien normal étant donné l’importance du contact social au sein de leur structure, ils se sont rapidement adaptés à cette nouvelle manière de travailler. Les employés ont été équipés d’un ordinateur et des processus pour faciliter le travail à distance ont été mis en place.

Le plus gros du travail consistait donc à assurer la sécurité des collaborateurs présents sur le site. Une nécessité avec laquelle les Ateliers étaient, bien sûr, intransigeants. De nouvelles mesures ont donc été créées :

  • Les pauses lunch ont été multipliées pour éviter l’afflux de collaborateurs à la cafétéria.
  • Les horaires adaptés ont été instaurés pour permettre de décaler les heures d’arrivée et de départ.
  • Tout a été prévu pour faciliter les bonnes pratiques d’hygiène et la distanciation sociale et ces mesures ont été régulièrement rappelées aux employés.

Une entreprise avant tout solidaire

Mais plus encore que l’activité « normale », la force des Ateliers Jean Del’Cour réside de leur capacité à se réinventer, le tout dans un élan de solidarité particulièrement généreux. Puisque l’activité continuait et que les machines étaient utilisées pour la production en journée, quelques collaborateurs ont décidé de rester plus longtemps le soir pour découper des tissus ensuite utilisés pour créer des masques et des surblouses. Une attitude exemplaire, qui souligne bien le réel engagement des employés de cette entreprise.

Si au départ il s’agissait d’aider les proches et connaissances de chacun, le projet a très vite pris de l’ampleur et a été relayé dans les journaux. Liège Métropole a donc fait appel aux Ateliers pour produire ensemble 155 000 masques. Leur travail consiste à découper les tissus pour les envoyer ensuite aux couturières. Mieux encore, puisqu’aucune concurrence n’existe dans la solidarité, les Ateliers Jean Del’Cour travaillent en collaboration avec une autre ETA cliente de Protime : Val du Geer. Celle-ci leur fournit le tissu prêt à être découpé et collabore également à leur découpe.

La vision de Protime de cette belle histoire

La situation vécue par les Ateliers Jean Del’Cour illustre bien la réalité de beaucoup de sociétés belges. Parmi les PME de notre pays, en effet, seulement 40% d’entre elles sont équipées pour le digital et le télétravail. Confrontées à une telle crise inédite et pour faire face à une production en baisse, elles doivent donc parvenir à se réinventer, ce que les Ateliers ont fait avec brio.

Et dans ce cas bien précis, c’était d’autant plus important que le volume de production n’était pas le seul critère essentiel. Le social, en effet, prend une place prédominante dans une ETA. Le travail est souvent très important pour les collaborateurs en situation de handicap. Il était donc primordial de leur permettre d’accomplir leurs tâches en toute sécurité.

C’est d’ailleurs dans ce contexte que la collaboration entre Protime et ses clients prend tout son sens puisque les solutions de gestion de temps en place évoluent avec l’entreprise et sa réalité. Les adaptations d’horaires ont été intégrées dans l’outil Protime et ont permis de continuer à gérer sereinement le personnel et sa paie tout en assurant sa sécurité.

Et pour ce qui est du télétravail ? M. Grignard n’exclut pas d’instaurer ce nouveau mode de travail au sein de l’entreprise, après avoir fait le bilan de son application au terme de la crise

N’hésitez pas à lire l’interview de Sophie au sujet du télétravail pour plus d’informations.

Sophie Henrion
Written by: Sophie Henrion
Business Manager PME